Le printemps arrive, bientôt le retour au pré pour certains de nos amis équins. Avec lui, le retour des vers de pâturages. Afin que ce retour à l’herbe se fasse dans de bonnes conditions et que vos chevaux ne soit pas rapidement infestés par les vers, il est primordial de réaliser une vermifugation efficace.
Seulement voilà, pas toujours facile de s’y retrouver entre les vermifuges ! Plusieurs fournisseurs, diverses molécules, et des cavaliers pas toujours au courant des différences entre les vermifuges… Il est temps de comprendre un peu plus comment vermifuger au mieux son cheval !
Généralités sur les vermifuges
L’efficacité d’un vermifuge se résume en deux points : l’efficacité que l’on pourrait dire temporelle qui correspond à la date de prise du vermifuge, et l’efficacité moléculaire, soit les molécules utilisées.
Efficacité temporelle des vermifuges
Parce que tous les vers ne sont pas présents à toutes les époques, il semble évident qu’il est inutile de vermifuger un cheval contre des vers qui ne nous posent pas de problèmes.
Traiter les parasites absents durant la saison concernée peut empêcher de traiter efficacement ceux qui nous intéressent réellement, soit parce que l’on s’est trompé de vermifuge et que les molécules ne seront pas efficaces sur ceux que l’on souhaite éradiquer, soit parce qu’en traitant pour deux choses à la fois, on peut diminuer l’efficacité du produit qui nous est le plus utile.
Autre aspect important pour les petits budgets, acheter un vermifuge non seulement inutile mais qui en plus “oublie” l’essentiel.
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Efficacité moléculaire
Toutes les molécules n’agissent pas sur les mêmes parasites, et les vermifuges du commerce sont composés en fonction de cela. On utilisera par exemple l’ivermectine et la moxidectine sur les strongles, les ascaris, tandis que les ténias seront repoussés par l’utilisation de tétrahydropyrimidine.
Pour être sûrs de l’action de l’action de la molécule utilisée, vous pouvez vous référer au tableau suivant :
Quelques vermifuges pour chevaux
- Contenants principalement de l‘ivermectine : Equimax®, Eqvalan®, Furexel®, Eraquell®, Vectin®, Bimectin®, Noromectin®.
- Contenants de la moxidectine : Equest®.
- Contenant du denzimidazole : Panacur®, Telmin®, Rintal®, Equiminthe®.
- Contenant du pyrantel : Strongid®, Exodus®, Pyratape®, Embotape®.
- Contenant du praziquantel : Eqvalan duo®, Tenivalan®, Equimax®, Equest Pramox®, Droncif®, Equitape®.
Cette liste est bien sûr non exhaustive, mais permet au moins de vous guider dans le choix du vermifuge. Dans le doute, il est toujours utile de vérifier au dos les principes actifs, afin d’être sûr d’utiliser la bonne molécule.
Administrer un vermifuge : précautions d’utilisation
Il est absolument nécessaire de respecter les doses prescrites. Les seringues sont principalement graduées tous les 100 kg, il vous faut donc savoir précisément le poids de votre cheval, ce qui vous permettra d’adapter au mieux le dosage. Une dose trop importante peut entraîner des effets secondaires (allergies par exemple), et une trop faible dose n’aura pas assez d’effets sur le cheval.
Il est important aussi de faire attention aux temps de conservation du vermifuge. Les dates maximales d’utilisations sont généralement indiquées au dos de la boîte. Il est donc préférable de ne pas acheter le vermifuge à l’avance, ou bien de le conserver au frais.
Après la vermifugation, veillez également à retirer les crottins du pré ou du box dans lequel vit votre cheval, ou bien à le changer de pré. Soyez sûrs également que l’ensemble des chevaux qui côtoient le vôtre soient également vermifugés. Si ceux-ci ne le sont pas, leurs crottins présenteront des larves, et votre cheval risque d’être à nouveau infesté.
Aller plus loin avec la vermifugation raisonnée
Trop souvent, les chevaux sont vermifugés de manière systématique, à chaque changement de saison. Or, vermifuger un cheval a des conséquences sur sa santé tout comme sur l’environnement. Si vous avez un cheval adulte et en bonne santé, la vermifugation raisonnée est probablement plus adaptée. Je vous en parle en détails dans une vidéo YouTube !
Au printemps
Les vers concernés
A cette époque de l’année, les vers présents sont essentiellement les vers ronds et les nématodes, c’est-à-dire les strongles, ascaris et oxyures. Sachant cela, il est inutile de traiter les chevaux contre les autres types de parasites, absents ou quasi-absents à cette époque.
Utilisation des vermifuges
L’heure de la vermifugation est proche à cette époque de l’année. Le mieux est de vermifuger avant le retour de l’herbe grasse ou de la mise au pré pour les chevaux vivant au box l’hiver, soit en mars/avril.
On vermifugera donc, conformément aux indications précédentes, avec de l’ivermectine ou moxidectine.
Paradoxe adaptation/assimilation
Un dernier point sur lequel mon avis n’est pas complètement forgé : le changement régulier de vermifuge.
En effet, les parasites s’adaptent assez facilement aux molécules utilisées. Il est donc possible que les parasites deviennent résistants aux vermifuges habituels. Certains conseillent donc de changer régulièrement de vermifuges, pour varier les molécules et accroître leur efficacité. En parallèle, pour qu’un vermifuge soit totalement efficace, la molécule doit être utilisée plusieurs fois pour être parfaitement assimilée par le cheval.
Pour établir l’équilibre entre les deux, on peut donc changer selon les années : par exemple, une année ivermectine en rajoutant du praziquantel pour le vermifuge d’hiver (pour lutter contre les ténias), et une année moxidectine avec du pyrantel.
Conclusion sur la vermifugation des chevaux
Pour traiter efficacement, il est important de vérifier quels sont les vers concernés et en déduire la molécule à utiliser, vérifier la présence de cette molécule dans le vermifuge choisi, respecter la dose prescrite ainsi que le mode et le temps de conservation du vermifuge, et enfin, traiter TOUS les chevaux qui vivent ensemble ou au contact les uns des autres et nettoyer les prés et boxes des crottins déjà présents pour éviter une ré-ingestion.
Une coprologie peut-être réalisée en amont afin de cibler les bons vers, et d’éviter toute vermifugation inutile.
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