syndrome headshaking
Publié le 09/03/2016
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Catégorie : Maladies et blessures

Maladies et blessures Le syndrome du headshaking : présentation et témoignages

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Durant l’été 2014, la jument dont je m’occupe a soudainement commencé à avoir un comportement inhabituel. En liberté, longé ou monté elle donne de violents coups de tête de haut en bas. Ces mouvements semblent incontrôlés et donnent l’impression qu’elle se prend des “coups de jus”. Elle arrache également les rênes des mains pour se frotter le nez au sol.

Suite à ce changement de comportement, et toute raison physique écartée, j’entreprends quelques recherches et découvre le syndrome du headshaking. A cette occasion, je réalise également les nombreux témoignages présents sur internet et les réseaux sociaux à propos du headshaking.  Je décide assez rapidement d’en parler autour de moi et quelle n’est pas ma surprise en constatant que rien que dans mon entourage équestre, trois propriétaires ont un cheval qui en est atteint !

Pour que ce syndrome soit connu il n’y a qu’une solution : en parler. Voici un article pour présenter brièvement ce syndrome encore mal connu mais aussi pour apporter des témoignages, car ce sont avant tout les cas pratiques qui permettent de mieux comprendre ce mal.

Qu’est ce que le headshaking ?

Le headshaking (également appelé “tic à l’encensé”) est un syndrome se manifestant généralement par des mouvements incontrôlés et brusques de la tête du cheval. Ces mouvements sont très variés et s’accompagnent de comportements divers selon l’individu. Le cheval peut ainsi secouer violemment sa tête de haut en bas ou sur les côtés, peut frotter son nez au sol, jeter ses antérieurs, éternuer, tousser, se racler la gorge,…

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Vous trouverez ci-dessous deux vidéos Youtube illustrant un type d’expression de ce syndrome :

> Cheval en longe

> Cheval monté

Le headshaking se manifeste souvent durant la belle saison, certaines conditions météo ou l’humeur du cheval peuvent aggraver ces comportements :

(…) les signes vont empirer lors des journées ensoleillées et diminuer lors des journées pluvieuses, la nuit ou à l’intérieur. Ces comportements vont se produire tant au repos que pendant le travail, avec parfois une augmentation monté ou lorsque le cheval est excité. (Source : ABC du cheval)

Les chevaux paraissent en détresse, dans les cas le plus extrêmes ne voyant plus où ils mettent les pieds et allant jusqu’à se mettre en danger. (Source : Le headshaking, c’est quoi ?)

Un diagnostique difficile

Le headshaking est un syndrome peu connu du grand public et encore mal appréhendé par les vétérinaires. Peu d’entre eux sont aujourd’hui en mesure de le diagnostiquer efficacement. De plus, comme souvent dans le milieu du cheval, le comportement “inapproprié” de nos montures est souvent justifié, par facilité et ignorance, par de la mauvaise volonté :

(…) l’absence de preuves irréfutables ou le manque de “réponses” par examens, laissent le soignant perplexe, on entendra donc même pour certains que votre cheval a mauvais caractère. (Source)

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Les causes du headshaking

Mais pourquoi le cheval adopte-t-il soudainement ce comportement ? De nombreuses raisons expliquent ces mouvements violents mais encore peu d’études permettant de poser de manière réellement précise et claire les raisons de ce syndrome.

Malgré tout, grâce aux nombreux témoignages présents sur internet des tendances générales se dégagent permettant de “comprendre” autant que possible ces comportements et de peu à peu trouver des solutions.

Parmi les causes ont peut citer les allergies (notamment aux pollens ou aux moisissures), l’irritation nasale, des problèmes ORL (otite, irritation nasale),  la photophobie (intolérance à la lumière), la névralgie faciale, la douleur neuropathique, le stress,… et cette liste est loin d’être exhaustive.

Peut-on soigner le headshaking ?

Il n’y a malheureusement pas de solution-miracle face au headshaking.

Les raisons variées qui provoquent ce syndrome montrent la difficulté à établir dans un premier temps son origine. Or, si l’on ne peut pas établir de façon précise la cause d’un mal il devient impossible de la traiter correctement.

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Source : www.ideeki-t.com

L’accompagnement de votre vétérinaire est primordial. Bien que ce syndrome soit encore peu connu, certains vétérinaires sont au fait de ce syndrome et sauront peut-être vous donner quelques pistes.

Afin d’aider votre vétérinaire à poser un diagnostique le plus précis ou encore pour établir le ou les traitements les plus pertinents, il faut déterminer les principaux signes cliniques du cheval ainsi que les moments où il les fait. La détermination d’un lien cause à effet facilite la démarche thérapeutique. (Source).

Pour ma part, la solution trouvée a été la mise en place d’un nose net, également appelé “filet de nez” (image ci-dessus) permettant de faire barrage à tout corps étranger afin qu’il ne s’insinue pas dans les naseaux. La différence de comportement de la jument a été flagrant, elle a encore certains agissements  comme se gratter le nez au sol, mais elle ne secoue plus la tête et semble plus apaisée.

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Témoignages

Pour compléter cet article, j’ai posé quelques questions à Emmanuelle et Nina, deux propriétaires de chevaux atteints du syndrome. L’occasion de relever les différences et points communs de ces deux cas.

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Emmanuelle et Poncho lors d’un TREC.

Depuis quand ton cheval a-t-il ce syndrome ?
Emmanuelle : Bonne question ! A vrai dire je ne sais pas vraiment. Son ancienne propriétaire m’a signalé qu’il n’aimait pas la pluie quand je l’ai acheté en octobre 2011. Je n’ai plus de contact avec cette dame mais visiblement il avait déjà ce syndrome avant et elle n’avait pas su mettre un nom dessus.

Nina : Depuis environ 3 ans, même si auparavant je ne m’étais pas vraiment posé la question qu’il pouvait en être atteint. Il a finalement été diagnostiqué en été 2015.

Comment est-ce apparu ?
E : Quand je l’ai acheté en automne, je n’ai rien remarqué. C’est lorsqu’il y a eu pour la première fois de la pluie que ça m’est apparu.

N : Assez soudainement, sur une séance, il s’est mis à secouer très fortement la tête, sans raison apparente. Puis cela a empiré progressivement, d’abord au galop, et au fil des séances, de plus en plus au trot puis même au pas.

Quand le headshaking se manifeste-t-il ?
E : A chaque fois que quelque chose lui touche la face (pluie, insectes, poussière…).

N : A chaque séance, en été principalement, et davantage quand le sol est poussiéreux. Parfois en balade mais c’est plus rare et cela ressemble plus à de l’énervement qu’à un réel gêne. Rien au pré par contre.

Quels sont ses symptômes ?
E : Lors des pluies, en main il se colle à mon dos pour s’abriter. Monté, au début il secouait la tête et essayait de se débarrasser de moi pour aller s’abriter, maintenant il s’encapuchonne pour essayer de se protéger la face. Pour les insectes, il secoue violemment la tête de haut en bas et se frotte le nez au sol.

N : Il donne de grands coups de tête vers le haut. Cela ressemble en apparence à de la défense contre le mors, comme s’il voulait me prendre la main, mais cela ne cesse pas même lorsque je relâche la tension sur les rênes, ou que je monte sans mors. Et souvent l’alternance de “crise” et de moments où il est très posé, sur la main, sans problème.

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Nina et son cheval

Comment en es-tu arrivée à la conclusion que ton cheval est atteint de ce syndrome ?
E : Je l’ai découvert un peu par hasard. Au début, avec la pluie, je pensais qu’il se moquait de moi. Puis petit à petit avec l’arrivée du printemps et des mouches, j’ai compris qu’il avait un problème. J’ai commencé à tester les bonnets anti-mouches, les franges… sans succès. Un jour, j’ai reçu un catalogue spécial anti-mouches d’une boutique d’équitation connue. Il y avait un accessoire pour protéger le nez (nose net) et le descriptif indiquait « pour les chevaux atteint de headshaking ». J’ai donc tapé sur Google « headshaking » et là ça a fait « tilt » dans mon esprit !

N : L’été passé, il l’avait déjà fait, j’avais alors fait venir un ostéo en urgence, qui n’avait rien trouvé qui pouvait provoquer de grands coups de tête, et les manipulations n’ont rien changé aux symptômes. Après ça, j’ai un peu “abandonné”, puis ça a fini par passer avec le retour de l’automne
Cet été, même chose, en pire, donc j’ai changé de selle de selle, monté sans selle, puis tenté sans mors mais rien ne changeait. Désemparée j’ai fini par en parler à des amies, et l’une d’elles m’a dit “Tu n’as jamais pensé au Headshaking ?” et j’ai commencé à me renseigner !

Quels ont été les changements apportés au quotidien de ton cheval depuis que tu as compris de quoi il est atteint ?
E : De mars à octobre quand je le monte, je lui mets le nose net que j’ai trouvé dans le fameux catalogue.

N : Pas grand-chose, quelques jours après le diagnostic, mon cheval a changé de pré, et donc de carrière et son attitude s’est grandement améliorée. La carrière étant moins poussiéreuse, et mon cheval étant emphysémateux, j’ai supposé que c’était la raison principale de la diminution des symptômes. Il y a eu encore quelques séances de rechute mais une longue pause au pas pour qu’il respire l’aide fortement à se calmer.

As-tu réussi à calmer, voir faire disparaitre ces comportement ? Comment ?
E : Grâce au filet sur le nez (nose net), j’ai réussi à calmer les crises. Il secoue toujours la tête, mais moins violemment et moins fréquemment que si je ne lui en mets pas.

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N : Dans les cas de “crise”, je prends le temps de faire une bonne pause au pas. L’ostéopathe et d’autres personnes m’ont également conseillé le nose-net (filet à mettre sur le nez) qui apparemment est assez révolutionnaire, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer.

Connais-tu d’autres chevaux atteints du headshaking ? Les comportements sont-ils semblables à ceux de ton cheval ?
E : Je sors mon cheval en TREC et au départ j’avais l’impression d’être seule. Beaucoup de cavaliers me demandait ce que je lui mettais sur le nez. A présent, d’autres chevaux portent ce filet et nous sommes au moins 3 trecquistes concernés en Alsace. Les causes ne sont pas forcément les mêmes, mais tous encensent.

N : Non je n’en connais pas, j’ai simplement pris le temps de lire des témoignages, ou de regarder des vidéos, cela y ressemble beaucoup, à des degrés différents et pour des raisons différentes.

Comment vis-tu au quotidien avec un cheval atteint du headshaking ?
E : Il m’a appris à monter rênes longues ! Pendant les périodes de la journée où il y a le plus d’insectes ou s’il pleut, j’évite de sortir en balade. Idéalement une fois par an, il est vu par un ostéopathe. Au final, rien d’exceptionnel, c’est presque un cheval comme un autre !

N : Mal au début ! Cela a été un peu dur car je sentais que mon cheval était mal mais je ne trouvais pas de solution et  je ne comprenais pas ce qu’il essayait de me dire… Aujourd’hui, je ne sais toujours pas vraiment pourquoi il fait ça, même si l’hypothèse de la poussière dû à son emphysème est une des plus probable, il y a parfois des séances contradictoires où je ne comprends pas pourquoi il le fait.

Quels conseils donnerais-tu à nos lecteurs pensant que leur cheval en est atteint ?
E : Il faut trouver rapidement la cause du headshaking pour pouvoir soulager son cheval et soi-même ! (les secouages de tête se répercutant dans le dos du cheval et donc dans le nôtre…).
Pour cela, je conseille de rejoindre un groupe « headshaking » sur Facebook. Les membres y partagent leur expérience, leurs astuces… et sont souvent de bon conseil pour orienter vers le bon interlocuteur en fonction des cas.

N : Je dirais qu’il faut surtout écouter son cheval. Le headshaking, c’est seulement mettre un mot sur des symptômes, mais trouver la cause de ces symptômes, c’est bien plus délicat. Il faut faire des tests, changer d’environnement, changer de selle, de filet, de nourriture. Des tas de choses peuvent provoquer le headshaking, c’est ensuite au cavalier, éventuellement aidé de son vétérinaire de chercher d’où cela peut venir et de s’attaquer à la cause en elle-même !

Merci à Nina et Emmanuelle d’avoir accepté de répondre à mes questions.

Pour en savoir plus :

  • Page Facebook pour partager son expérience : Headshaking cheval – aide et soutien
  • Communauté Facebook pour en apprendre davantage : Syndrome du headshaking

  • La thèse de Claire Bouissonnié, L’encensement chez le cheval disponible sur internet

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Commentaires publiés

3 commentaires.

  • j ai moi même eu le problème avec mon cheval et j ai réussi à résoudre le problème.
    en effet le headshaking prend souvent sa cause à une intolérance du cheval aux piqûres d insectes .
    le cheval réagis violemment en secouant la tete. ces mouvements a répétition provoquent à la longue une irritation du ligament nuqual qui donne la sensation de choc electrique au cheval.
    j ai eu la chance de croiser la route de julie dauvilliers veterinaire sur paris et belgique qui a fait ce diagnostic.
    elle a decidé de pratiquer des ondes de choc à cet endroit durant 5 seances espacées de 10 jours.
    mon cheval a été completement gueri.
    la seule precaution que je prends depuis c est de lui laisser un masque integral la journée et 1 nose net et bonnet
    pour la monte.
    si vous voulez plus de renseignements, n hesitez pas à me contacter
    06 73 89 49 73

  • Merci beaucoup pour votre témoignage, qui saura peut-être rassurer certains propriétaires ! 🙂

  • Bravo pour ce site pleins de bonnes infos. Voici mon témoignage :
    Lorsque ma jument a changé d’écurie, elle a développé le head shaking dès le premier été, au point de devenir immontable dès qu’on passait au galop. Elle semblait vraiment en souffrance et très inquiète.
    Dans sa nouvelle écurie, elle sortait beaucoup plus au paddock et il y avait beaucoup plus d’insectes piqueurs (moustiques, taons, moucherons, etc.), auxquels elle est très allergique (grosses cloques à chaque piqure).
    J’ai essayé le nose net et le résultat a été immédiat : elle s’est rapidement calmée (en quelques séances) et le head shaking a complètement disparu. Par contre, lorsque je lui ai retiré le nose net quelques fois pour tester, le head shaking est revenu immédiatement.
    A tester si votre cheval a ce symptôme, car ce n’est pas un investissement cher, avec un résultat immédiat et durable (dans mon cas).

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